Papoterie

Du numérique “vert” ?

par | Oct 7, 2021 | Conseil, Graphisme, Web, Zoom | 0 commentaires

L’impact négatif de la communication papier est intuitif et facilement admis (plus d’infos par ici !) ; son versant numérique, en revanche, est beaucoup plus discret et insidieux : qui est conscient, au niveau individuel, de la quantité phénoménale de matériaux requis pour produire nos appareils ? Des déchets qu’ils engrangent ? Ou, pire, de l’énergie requise pour sauvegarder, stocker et transférer nos données ? 

Une fois n’est pas coutume, les chiffres sont alarmants — mais les solutions se multiplient.

En quoi le numérique pollue t-il ?

En 2020, la part du numérique sur la production mondiale de gaz à effet de serre est estimée à 4%. C’est bien plus que la part du secteur aérien, pourtant volontiers pointé du doigt. En plus, le numérique ne ralentit pas sa progression — au contraire — et son impact risque d’empirer dans les années à venir.

Triste constat, mais qui sont les coupables ? La consommation en énergie, premièrement. Les données — images, musiques, vidéos — qui circulent sur la toile ont beau être immatérielles, elles n’en ont pas moins un poids mesurable et donc un coût énergétique, que ce soit pour être stockées (hébergement en ligne et sauvegarde des données) ou bien transférées d’un poste à l’autre (emails, streaming).

La face cachée du numérique – Guide pratique de l’ADEME – septembre 2021 – pages 4 et 5

Du côté matériel, même problème : produire un smartphone, un écran, un ordinateur, cela a son coût en matériaux — rares, venus des quatre coins du monde, et rarement recyclés. En bref, un énorme impact à la production, mais aussi des déchets encore très mal pris en charge. Ajoutons à cela l’obsolescence programmée et les incitations commerciales pour changer régulièrement de machine, à l’affût des tous derniers modèles… Il devient clair qu’il existe à ce niveau un important levier d’action.

Optimiser son impact énergétique

Ainsi, on peut par exemple agir sur les données transférées en envoyant ses fichiers lourds non pas en pièce jointe d’email, mais via des plateformes spécialisées comme Wetransfer (ou des équivalents moins connus mais locaux, comme FileVert). Le steaming étant également un gros facteur, choisir de visionner des vidéos en moins bonne qualité (480 ou 720p par exemple) est aussi un moyen de faire circuler moins de données et d’utiliser moins d’énergie.

De même, il est possible de se créer un site web “vert”, avec un impact moindre sur l’environnement : c’est optimiser le contenu pour réduire les temps de chargement des pages, ou encore sélectionner un hébergeur engagé qui utilise des énergies renouvelables ou reverse une partie de ses revenus pour compenser son impact négatif. 

Enfin, au niveau individuel, on peut surveiller l’utilisation de ses appareils et les débrancher quand ils ne servent pas (boîte internet, postes de travail…) pour consommer moins.

Reconditionner, recycler

En ce qui concerne le matériel, ce n’est plus un secret : recycler ou revendre ses appareils permet de leur donner une seconde vie, s’ils ne sont plus réparables. Un nombre alarmant de smartphones, par exemple, est stocké dans les foyers français “au cas où”, alors que les composants pourraient être réutilisés. 

De même, il est de plus en plus facile d’acheter des machines reconditionnées (ou refurbished), qui passent entre les mains de professionnels qui les remettent comme neuves avant de les redistribuer sur le marché avec une solide garantie quant à leur fonctionnement. C’est moins cher, plus éthique et plus durable : il y a tout à y gagner !

En bref

Il est tentant de se laisser décourager en constatant à quel point chaque aspect du quotidien, de la vie professionnelle ou encore de la communication impacte directement l’environnement et ses ressources. Mais il est tout à fait possible, aussi bien au niveau personnel que global, d’optimiser son utilisation du numérique pour faire un usage raisonné et moins polluant des technologies connectées qui nous sont désormais indispensables.

L’ADEME, l’Agence de la transition écologique, propose un petit guide gratuit qui développe ces thèmes et les solutions qui existent aujourd’hui pour limiter l’impact de chacun : cela vaut un petit coup d’œil !